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TROUBLES DU COMPORTEMENT
ET SCOLARISATION | débats
et réflexions | Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page61.htm | Réflexion
sur le fonctionnement
de la clis médico-psychologique de l'école
Lavoisier LA
COMPLÉMENTARITÉ
DES RÔLES
DE L'INSTITUTEUR ET DE L'ÉDUCATEUR SPÉCIALISÉ |
| | Voir
pages précédentes : Présentation générale
de la clis de l'école Lavoisier et Le point
de vue des acteurs
Voir aussi quelques échanges sur la complémentarité des rôles en ITEP |
| 1.
Les enfants, ou : la classe impossible
| Les
responsables de la CLIS médico-psychologique s'accordent à dire
que si cette structure n'existait pas, les enfants ne seraient pas scolarisés
dans une école ordinaire, fût-ce dans une CLIS, sinon sous forme
de pseudo-intégrations, extrêmement ponctuelles. Ils seraient à
l'hôpital de jour et au foyer. | Sur
ces enfants, le médecin a porté un diagnostic. Le terme qui revient
le plus fréquemment est celui de "dysharmoniques", mais tel enfant
sera reconnu hyperactif, tel autre présente aussi des troubles autistiques...
Le médecin aide l'enseignant et l'éducateur à observer et
à comprendre le comportement des enfants et ce qui se passe dans leur tête.
Dans toutes les situations d'intégration, c'est l'attente fondamentale
des enseignants. | La
plupart de ces enfants paraissent vivre dans l'insécurité, comme
s'ils étaient constamment menacés : et ils préviennent la
menace en se montrant agressifs. La notion de groupe ne signifie rien pour eux,
puisqu'au contraire le voisin est par principe dangereux... Ils ont le sentiment
de leur fragilité, ils traversent des moments d'angoisse. Et en même
temps, ils ne peuvent pas reconnaître leur ignorance, ni accepter l'échec,
encore plus destructeur. Ils ne sont pas disponibles pour une démarche
d'apprentissage. Ils ne sont pas dans le désir d'apprendre, "ils en
sont encore au stade de la tétée", dit le psychiatre...Certains
paraissent fonctionner au niveau des perceptions immédiates, d'autres ne
s'accrochent à rien, passent constamment d'un objet à un autre...
Ils sont évidemment incapables de suivre une consigne. | 2.
L'enseignant désarmé
| On
comprend que face à des comportements aussi évidemment non-scolaires,
l'enseignant soit désemparé et désarmé. Le principe
de la classe ordinaire, c'est tout de même qu'on ait affaire à des
enfants qui viennent pour apprendre, qui constituent plus ou moins spontanément
un groupe qui vient pour apprendre, qui acceptent un minimum de règles... | Scolariser
ces enfants, - et c'est le défi qui est posé à l'institution
scolaire, - exigerait qu'on soit en mesure premièrement de mettre en place
un cadre sécurisant leur permettant de vivre "en groupe, plutôt
qu'en meute", - selon l'expression du psychiatre, - et secondement de les
accueillir tels qu'ils sont avec leurs troubles plus ou moins envahissants, et
avec les débordements qu'ils entraînent... Les aménagements
à apporter pour accueillir ces enfants doivent donc porter sur l'aspect
collectif et sur l'aspect individuel de l'accueil. | Tel
est le problème devant lequel l'enseignant se trouve placé. La scolarisation
se heurte à des exigences, et sans doute des exigences préalables
en ce sens qu'elles paraissent conditionner la possibilité d'une scolarisation.
Mais ces exigences débordent le métier de l'instituteur. Et elles
se situent plutôt, semble-t-il, dans le prolongement de ce qu'on est en
droit d'attendre d'un service de soins. L'instituteur ne sait plus faire, en tout
cas il ne peut plus faire seul. Il appelle à l'aide... | | 3.
Approche du rôle de l'éducateur (fonction intégrante)
| Avant
d'analyser comment le service de soins va répondre à cet appel à
travers son éducateur spécialisé, on fera observer que cette
problématique n'est pas tout à fait originale dans l'éducation
nationale. L'éducation nationale a déjà mis en place des
structure d'accueil particulières, adaptées à des situations
particulières. Et concernant les aides individuelles en particulier, il
existe déjà dans l'école des lieux où les enfants
peuvent exprimer leurs difficultés et leurs malaises, c'est auprès
des rééducateurs des réseaux d'aides spécialisées...
| Car l'école
est le lieu des apprentissages, et l'instituteur en est le garant. La classe n'est
pas le lieu où l'on a le droit de manifester qu'on peut être être
en rupture par rapport au scolaire, asocial, agressif et incontrôlable...
La classe n'est pas non plus le lieu où l'on peut se confier, où
l'on peut se laisser aller, exprimer ses craintes, ses angoisses, ou tout simplement
son désintérêt. L'école est le lieu des apprentissages.
Sinon, on se trouve en porte-à-faux. Et le maître n'a pas à
jouer au psychologue ou à l'éducateur. Et c'est, me semble-t-il,
l'une des raisons pour lesquelles l'école a créé les réseaux
d'aides spécialisées : des lieux où les enfants peuvent exprimer
ce qu'on n'a pas le droit d'exprimer en classe. | J'ai
le sentiment qu'il se produit quelque chose de cet ordre dans la classe elle-même
quand l'éducateur spécialisé y est présent. On ne
peut pas demander à tous les enfants de laisser leurs difficultés
à la porte de l'école, ni même de s'en décharger quelque
peu dans le cadre du réseau d'aides. Avec le public que nous traitons ici,
il faut aller plus loin, c'est dans le quotidien de la classe qu'il devient nécessaire
d'envisager une possibilité d'accueil et un accompagnement éducatif.
Dans la CLIS médico-psychologique, il peut donc se passer des choses qui
n'ont pas le droit de se manifester dans une classe ordinaire. L'enfant a le droit
de jouer sur les deux tableaux, sans que la classe explose. Il peut exprimer sa
panique d'entrer en classe, sa panique d'entrer dans les apprentissages, sa panique
devant l'écrit, devant les autres, parce que la présence de l'éducateur
lui en donne en quelque sorte l'autorisation. Et bien entendu, cette expression
sera facilitée et cadrée par la compétence et par le professionnalisme
de l'éducateur, je n'en sous-estime pas l'importance, mais je pense que
la compétence institutionnelle, affichée comme telle, est également
indispensable. Je veux dire qu'il y a là un rôle que l'instituteur,
quelles que soient ses compétences personnelles, ne pourrait pas jouer
institutionnellement. | J'ai
assisté un jour, dans la classe, à une scène éclairante.
Un garçon, au visage très tendu, très dur, qui venait de
donner une bonne réponse à l'institutrice, brusquement, dans la
minute qui suit, ou presque, entre dans une crise nerveuse impressionnante, se
roule à terre en criant... Finalement l'éducateur parvient à
l'entraîner au fond de la classe, et à le calmer un peu, tandis que
l'institutrice peut reprendre son travail. En essayant de comprendre, après
coup, l'éducateur a pensé que c'est une parole qu'il m'avait dite
après la bonne réponse de cet élève, qui avait provoqué
la crise. La phrase que l'enfant avait entendue devait être à peu
près celle-ci : "la semaine prochaine, nous recevrons les parents
de (cet élève) en réunion de synthèse." C'est
le mot parents et la perspective de leur venue à l'école qui auraient
été les déclencheurs de la crise. Cet épisode éclaire
le rôle concret de l'éducateur auprès de chaque élève,
mais peut-être plus encore son rôle symbolique. On se trouve face
à un enfant qui, d'une certaine manière, étant donné
son état, son comportement, et la perturbation qu'il met dans le groupe,
n'a plus le droit d'être en classe. Il n'est plus un élève,
mais un malade... Mais la présence de l'éducateur signifiait, symboliquement,
qu'il n'était pas exclu de la classe et qu'il pouvait y rester, même
avec tout ce qui n'allait pas dans sa tête, et même si pour l'instant
il était plutôt dans le champ de l'éducateur. De ce point
de vue, la présence de l'éducateur dans la classe est hautement
symbolique : elle donne à l'enfant le droit de venir en classe. | 4.
Approche du rôle de l'éducateur (fonction contenante)
| Quelle
classe inventer pour ces enfants atteints de troubles psychiatriques ? Il s'agit
de construire un cadre sécurisant, leur permettant de s'accepter les uns
les autres et de vivre en groupe, afin que ce groupe puisse devenir un groupe
d'apprentissage. Faire de la classe un territoire où l'enfant ne se sentira
pas menacé, aménager des espaces, cloisonner, donner des repères,
construire le temps, lui donner un sens, construire son histoire... S'appuyer
sur le connu, sur l'identique, pour aller vers l'inconnu, le nouveau (apprendre,
c'est aller vers le nouveau, vers l'inconnu,)... | Devenir
un groupe : c'est commencer par s'accepter et se respecter les uns les autres...
Comment marquer dès le matin, à l'arrivée, après le
passage difficile de l'entrée en classe, un peu d'attention aux autres
? Il faudra se monter prudent, et faire preuve d'imagination ! la meilleure formule
n'est peut-être pas de dire d'emblée "prenez vos cahiers et
écrivez !" L'instituteur et l'éducateur, - on est plutôt
ici sur le versant éducatif - ont mis en place un cérémonial
du bonjour. On prend le temps, donc, de se saluer, en s'appelant par son nom...
Celui qui est entré dans la classe à quatre pattes en faisant le
chien, comme je l'ai vu une fois, en début d'année, finira lui aussi
par dire bonjour autrement que par des aboiements. | Des
rituels, donc, sont en place : la boite à colère, dans laquelle
on mettra la colère pour la reprendre un peu plus tard (quand on ne sera
plus en colère, justement), ou pour la brûler le jour du carnaval
; le pot à réparation : quand on aura détruit, abîmé,
blessé, on y déposera un objet à soi, car il faut réparer
; la bouteille de la vie collective, dont le niveau varie en fonction de la participation
à la vie de la classe, et en dessous d'un certain seuil, si j'ai bien compris,
la place de l'élève dans la classe devient le problème de
toute la classe, cela pourra faire l'objet d'un débat, le jour du conseil
de classe; il y a la table de l'orateur, où s'installe celui qui a quelque
chose à dire... Mais attention, ce ne sont pas des trucs qu'il suffit d'empiler,
de mettre les uns au bout des autres... chacune de ces procédures n'a de
sens que dans un ensemble. J'ai vu l'instituteur d'un Institut de rééducation
tenter de reprendre le principe de la table de l'orateur, mais ça ne marchait
pas, c'était trop parachuté... Il y a aussi une pièce attenante
à la classe, qui peut servir de salle de réflexion et d'isolement,
il aurait fallu, sinon, aménager un lieu ad hoc dans la classe... L'organisation
géographique de la classe est primordiale, elle doit être "pensée"... | L'institutrice
et l'éducateur se sont demandés pendant un certain temps comment
structurer le temps de la classe, comment lui donner un sens. Il fallait que le
groupe vive une histoire, son histoire. Chaque année, donc, un thème
sert de support groupal. Le premier fut celui du navire, la classe constituée
comme un équipage, embarquée pour l'année scolaire dans la
même aventure, le voyage avec ses escales, ses découvertes, et toute
cette histoire qu'on charge progressivement, puis il y a eu l'avion, et cette
année ça a failli être la grotte et la spéléologie,
mais c'est finalement le cirque qui a été retenu... L'histoire contribue
à créer le "mythe de la classe"... | On
se montre particulièrement attentif à l'entrée en classe,
un moment toujours délicat. On a repéré aussi que les absences
pouvaient créer de nouvelles angoisses et perturber la vie du groupe, alors
on s'attache à parler les absences, comme on dit, et à marquer la
place des absents... Il faut parler aussi les intégrations dans d'autres
classes et dans la vie de l'école, les ateliers décloisonnés
de l'après-midi, les récréations. Un certain nombre d'événements
peuvent être intégrés et être dits dans l'histoire du
navire ou du cirque... | | 5.
Le binôme instituteur-éducateur
| Je
me suis attardé sur le fonctionnement de la classe pour tenter de mettre
en évidence une idée simple et qu'on a souvent bien du mal à
faire admettre. Et cette idée c'est qu'on attend de l'éducateur
qu'il soit éducateur. | L'inquiétude
de l'instituteur et de l'éducateur, à l'ouverture de la classe,
était de savoir comment ils se situeraient l'un par rapport à l'autre.
L'éducateur nous a raconté ensuite qu'à l'hôpital de
jour ses collègues l'interpellaient sur un mode goguenard : alors, on va
aller faire le gendarme à l'école ? ou : on va faire l'instituteur
en second ? ou encore : on va faire l'ASEM ?... Et l'institutrice pouvait avoir
de son côté le sentiment que si on mettait quelqu'un auprès
d'elle c'est parce qu'elle n'y arrivait pas, parce qu'elle n'était pas
capable de tenir sa classe... Et ce genre de raisonnement, je l'ai entendu de
nombreuses fois, notamment dans les des Instituts de rééducation,
quand j'évoquais la possibilité d'un partenariat de cet ordre. | L'éducateur
n'est pas le gendarme qui vient faire respecter la loi, il est un partenaire qui
prend sa place dans la vie du groupe. | L'enseignant
reste responsable de sa classe, de ce qui se passe dans sa classe, et notamment
de l'ordre et de la discipline dans sa classe. Mais il y a des problèmes
de comportements, individuels et collectifs, qui vont bien au-delà de la
simple discipline, qu'il faut prendre en compte comme tels, et qui ne se règlent
pas à coup de mesures d'autorité. Et ne pas demander à l'enseignant
de faire tous les métiers. | Au
lieu de créer la confusion, ce binôme instituteur-éducateur
permet au contraire de bien marquer les identités. | 6.
Le métier d'enseignant...
| L'enseignant,
au départ, doit accepter une certaine frustration par rapport au travail
dans une classe ordinaire : savoir prendre le temps de, d'attendre que, de faire
le détour qui... (prendre le quart d'heure de convivialité, chaque
matin, avant d'entrer dans les apprentissages, ...). Les séances d'apprentissage
ne sont pas au point de départ, elles sont un aboutissement... | La
pédagogie spécialisée n'existe sans doute pas comme telle.
Mais tout l'art est de savoir puiser dans l'arsenal de la pédagogie pour
y trouver au moment opportun ce qui va marcher... Et certes, il est souhaitable
que l'enseignante soit compétente, qu'elle soit capable de multiplier les
supports, qu'elle maîtrise les entrées dans la didactique des disciplines.
Mais il faut réfléchir aussi, et presque constamment, à l'approche
de chaque enfant, et du groupe. Le point de vue de l'éducateur, qui observe
les enfants en gardant à l'esprit leurs pathologies, apparaît bientôt
indispensable. Pour entrer dans l'apprentissage de la lecture, il faut avoir acquis
beaucoup de choses, d'ordre cognitif, d'ordre culturel, d'ordre affectif... Alors
certes, la lecture reste à l'horizon des apprentissages, mais on va chercher
le chemin, mais on va chercher le chemin, pour panser des blessures laissées
par des années d'échecs et de frustrations, et pour avancer ensemble
et pourtant chacun à sa manière... | Il
y a des choses qui ne s'apprennent peut-être pas à l'IUFM. Dans le
métier d'enseignant, comme dans celui d'éducateur d'ailleurs, beaucoup
s'apprend aussi avec et par l'expérience... | Il
faut en outre en outre un enseignant suffisamment solide pour accepter la présence
d'un autre adulte en permanence dans sa classe... | La
première institutrice de la classe disait volontiers qu'il lui avait fallu
être à deux ans de la retraite pour découvrir son métier
d'enseignante. Et elle avait le sentiment d'avoir vécu durant ces deux
dernières années une expérience passionnante... | | 7.
Le métier d'éducateur
| Je
préciserai que l'éducateur spécialisé de l'intersecteur
présent dans la classe avait à l'origine une formation d'infirmier
psychiatrique. Son titre exact, aujourd'hui : assistant socio-éducatif.
| Le métier
d'éducateur est un métier assez particulier. Beaucoup de gens s'imaginent
qu'ils seraient tout à fait aptes à l'exercer, comme d'ailleurs
le métier d'instituteur. Accompagner les enfants aux poneys ou faire du
graphisme en maternelle, vous parlez d'une affaire ! Si ces métiers sont
si peu spécifiques, on comprend la méfiance initiale et la crainte
d'une confusion des rôles. C'est pourquoi il faut s'y arrêter un peu.
La plupart professions exigent un savoir, qu'on soit cuisinier, juge des enfants,
instituteur... Mais que doit savoir un éducateur ? la psychologie de l'enfant
et de l'adolescent ? des techniques sportives, ou de travail manuel ou artistiques
? les principes de la relation d'aide ? Remarquez par exemple comment nous disons
"éducateur", et non pas "éducateur spécialisé",
comme si nous ne savions pas ce qu'ajoute le "spécialisé"
! En fait, l'éducateur se forge un savoir spécifique, pratique,
à partir des autres savoirs... | Mais
l'éducateur, en revanche, est quelqu'un qui doit utiliser ce qu'il est
dans son propre travail. C'est la spécificité, c'est la force et
c'est la difficulté de son travail. L'éducateur est quelqu'un qui
affronte le réel. (Il n'est pas seulement celui qui participe à
des réunions pour analyser le réel !)... Entre l'instituteur et
l'enfant, il y a le savoir, ou, plus exactement, entre l'instituteur, l'enfant
et le savoir s'établit une relation triangulaire. Entre l'éducateur
et l'enfant, il n'y a rien. La question essentielle n'est pas : "que faut-il
savoir", mais "qui faut-il être" pour affronter la réalité
de l'enfant et du groupe. L'éducateur est un homme du vécu, du senti,
de l'échange, de la relation... On a besoin de gens fermes, capables précisément
de relation, d'affrontement... | 8.
Quand les rôles interfèrent...
| Que
dans la pratique les rôles interfèrent parfois n'est donc pas vraiment
un problème, car l'instituteur et l'éducateur ne jouent pas sur
le même plan.. Les enfants auxquels ils ont à faire souffrent de
troubles graves, qui se répercutent sur leur comportement social et sur
les apprentissages scolaires. Il n'est pas possible, auprès d'eux, de travailler
chacun de son côté, en juxtaposant les interventions. Il faut entrer
dans une logique de collaboration, de partenariat, c'est à dire passer
d'une conception additionnelle des compétences et des rôles professionnels,
à une recherche d'interactions articulées à différents
niveaux par une logique de projet... | Quand
l'institutrice et l'éducateur inventent et mettent au point ensemble ce
qu'ils vont faire, qu'il s'agisse par exemple des rituels à mettre en place
ou des méthodes d'approche de la lecture ou de l'écrit, cela, finalement,
apparaît plutôt comme un enrichissement. | Que
l'éducateur ait repéré que la méthode Borel-Maisonny
semblait bien convenir à ces enfants, parce qu'elle a un aspect ludique
et parce qu'elle implique une participation physique aux apprentissages et qu'il
fasse connaître cette méthode à la nouvelle institutrice de
la classe, pourquoi pas ? J'ai évoqué les rituels institués
dans la classe, dont la paternité revient sans doute à l'éducateur,
mais pourquoi l'institutrice n'aurait-elle pas aussi des idées, de bonnes
idées, en ce domaine ? Et qu'importe, ce n'est pas la question. On réfléchit
à deux, et chacun regarde les enfants avec le regard de l'autre... | Ce
disant, on ne confonds pas les rôles, bien au contraire. On a essayé
de marquer les différences. L'enseignant est l'homme des apprentissages,
il doit conduire les enfants vers... De ce point de vue, il est aussi l'homme
du groupe, l'homme du collectif, du général, de ce que tous doivent
partager. L'éducateur est l'homme de la personne, de l'écoute individuelle,
de la relation, mais aussi de la place de chacun danse la vie groupale... Dans
les activités scolaires, on trouvera l'instituteur du côté
des activités de structuration , et l'éducateur, s'il intervient
en ce domaine, sera avec un petit groupe, du côté des activité
de libération, comme on disait jadis... Qui doit être l'animateur
du judo, activité intéressante pour l'assimilation de la règle
? l'instituteur ou l'éducateur ? | Il
y a deux pôles bien marqués dans la classe, et l'interférence
des rôles ne signifie pas la confusion des fonctions. | PB
- sept 2000 | | Mise
à jour : 01/10/00
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